Pour oublier

Ce week-end devait être un beau week-end, festif, remplit de magie et qui devait nous laisser les yeux pétiller de bonheur.

A la place, c’est le dégoût, l’amertume et la tristesse qui vont résumer ce week-end qui avait si joliment commencé. Nous sommes partis visiter le marché de Noël de Metz et découvrir le sentier féerique des Lanternes. Notre retour à la maison a viré au cauchemar. En notre absence, nous nous sommes faits cambrioler, on a saccagé et touché à notre intimité, volé des morceaux de vie et de souvenirs et traumatisés nos esprits.

Je suis dévastée par la terreur que j’ai lu dans les yeux de Choupette quand elle a compris en même temps que nous ce qu’il s’est passé, pour les larmes qui ont coulé de ses yeux, pour ses peurs, pour son angoisse que nous tentons d’apaiser au mieux.

La maison est salie, je me sens salie, triste et vidée. Je suis en colère pour cette intrusion et pour le mal qu’ils nous ont fait. Quand on sait que le paroxysme du méchant pour un enfant est le voleur, tu imagines la terreur qui habite notre fille. Elle n’a qu’une crainte, qu’ils reviennent…

Etre forte, ne pas craquer, ne pas montrer à son enfant à quel point on est blessé pour ne pas amplifier le traumatisme vécu. On lui a parlé, on lui a expliqué avec nos mots, on lui a dit que surtout elle ne devait pas taire ses pleurs ou ses peurs et qu’on est là pour l’écouter, l’apaiser, la comprendre, lui expliquer encore et encore.

Je suis soulagée que ce soit sa chambre qui ait subi le moins de dégâts et qu’ils ne lui ont rien pris.

Après avoir rangé, nettoyé, trié, vérifié ce qui avait disparu c’est maintenant les démarches administratives qu’il faut gérer. Outre les dégâts matériels, les vols d’objets sont aussi des vols d’histoire. A première vue rien ne semblait avoir vraiment disparu et puis au fur et à mesure du tri on a découvert les pertes … Parmi celles qui me touchent le plus : ma chaîne en or blanc et mon petit pendentif en diamant offert par mon chéri pour notre premier Noël il y a 14 ans. Sentimentalement, je ressens une douleur énorme. Ce collier ne me quittait pour ainsi dire jamais. Il n’a d’ailleurs pas été compliqué de retrouver des photos pour les assurances, je le porte quasi sur toutes mes photos de vacances. Je l’avais retiré dans la salle de bain et oublié de le remettre au matin…

Maintenant comme on dit il faut laisser le temps au temps pour que petit à petit le train-train revienne et qu’on reprenne confiance. Pour que notre cocon redevienne ce lieu où l’on se sent chez nous et à l’abri. Pour oublier.