6 mois … [Ma vie après la sleeve]

40 kilos délestés ! 40 quoi… La perte est fulgurante et bien plus rapide que je ne pouvais l’espérer. Aujourd’hui je te fais un bilan de ces 6 derniers mois, de ce que je ressens, de mes joies, de mes peurs et de mes espoirs.

Valérie, c’est toi ?

J’en suis à un stade où beaucoup ne me reconnaissent plus (ceux que je n’ai plus vu depuis plusieurs mois^^), où l’on me demande si ce n’est pas trop compliqué de changer autant parce qu’il faut bien le reconnaître mon visage n’est plus du tout le même. On m’a même conseillé de faire changer ma carte d’identité car je pourrais avoir des problèmes pour passer la douane à l’aéroport (c’est du vécu apparemment), et que maintenant « je suis bien », qu’il faut que j’arrête de perdre.

A tout cela j’ai envie de répondre que je me sens évidemment beaucoup mieux, plus légère, mieux dans ma peau, mieux dans mes vêtements, … Qu’aujourd’hui faire du shopping est redevenu un plaisir et que je passe aussi plus de temps devant le miroir. Pas parce que je suis devenue narcissique (enfin j’espère que non) mais simplement parce que je ME retrouve, celle que j’étais il y a 20 ans, celle que je suis avec quelques années de plus. Je me retrouve, je m’accepte et je commence à assumer le reflet de mon miroir.

Le reflet du miroir

Attention ce reflet paraît beau et facile vu de l’extérieur. Comment pourrais-je me plaindre, j’ai perdu plus de 40kg ? Je suis heureuse de mes nouvelles « petites gambettes ». Je ne me plains pas mais je dois accepter un corps qui paie 20 ans d’obésité et une perte adipeuse très rapide. Autant je suis heureuse habillée, autant le reflet du miroir de certaines parties de mon corps est parfois compliqué à gérer. Ma peau a morflé, clairement. Se mettre en maillot en étant obèse était compliqué, je pense que mes premiers pas autour d’une piscine cet été ne seront pas beaucoup plus faciles. Jamais contente^^, c’est clair. Mon cheminement n’est pas terminé.

En attendant je fais du sport, j’ai commencé à courir, j’huile ma peau pour l’hydrater et la raffermir un maximum et je croise tout ce que j’ai pour qu’elle retrouve un peu de tonicité. Et ce n’est pas simple avec ma peau atopique.

Objectif atteint pour le corps médical

6 mois après l’opération c’est aussi le bilan médical. Il est parfait j’ai beaucoup de chance. Je ne suis pas carencée, je n’ai besoin d’aucun complément alimentaire, je mange suffisamment équilibré pour apporter à mon organisme les vitamines et minéraux nécessaires.

J’ai revu l’endocrinologue, le chirurgien, la psy et la diététicienne. Tous sont ravis de la rapidité de la perte.

Le chirurgien n’en revenait pas et a même calculé le pourcentage de perte. J’en étais à 82,7% de perte. En sachant qu’on t’indique avant de commencer l’intervention que tu peux perdre jusqu’à 80% de ton surpoids en 12 à 18 mois, je peux espérer perdre peut-être bien plus que ces 80%. Je n’ai encore fait aucun palier (semaines, voire mois sans perte de poids) et je continue à perdre. Jusqu’à quand ? Je ne sais pas, mon corps s’arrêtera de lui-même.

Pour ma part j’espère que ça continuera encore un peu, contrairement à ce que tout le monde pense, même si la perte est impressionnante, j’ai encore de la marge^^. Pour ma taille, je pourrais encore facilement perdre 8 à 10kg. Je prends donc tout ce qu’on me donne^^.

Mon quotidien

Les portions restent extrêmement restreintes, je n’ai jamais pesé mon assiette mais je doute que je mange plus que 100g par repas. Etant donné que je ne dois plus être dans le contrôle et que je dois écouté ma faim, ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer à peser quoique ce soit (suivi comportementaliste oblige^^). Le plus important c’est que je n’en suis pour ainsi dire jamais frustrée.

Mon plus grand stress des deux derniers mois c’est le retour des envies sucrées … Argh ! C’était si simple à gérer avant vu que ça ne me tentait pas trop mais là l’appel des petits œufs en chocolat est bien présente. Ma diététicienne me dit de céder à mes envies mais quand je le fais, de le faire pleinement, en pleine conscience et sans culpabiliser. Car prendre conscience de ce que l’on mange, en profiter vraiment est la clé pour ne pas recommencer à manger automatiquement, à se remplir sans réfléchir. Et là je sais que j’ai encore du travail.

Je mange de tout mais comme beaucoup de personnes opérées, mes goûts ont évolué. Je vais prendre plus facilement du poisson (qui passe très bien) ou du poulet. Je cuisine et teste pas mal de recette végétarienne aussi. Les portions sont tellement restreintes que bien souvent je privilégie protéines/légumes ou légumes/féculents et j’équilibre me repas sur ma journée.

Ma journée type serait plutôt : un œuf ou 2 cuillère à soupe de granola le matin, une soupe le midi (avec ou sans féculents) et un repas « complet » le soir avec protéines/légumes ou légumes/féculents. J’ai toujours sur moi des mini biscuits animaux ou des noix dans une boîte si je sens un coup de mou arriver. Il peut m’arriver de manger un (morceau de) fruit mais c’est uniquement si j’ai faim et ce n’est pas le cas tous les jours.

Je m’estime chanceuse dans mon parcours parce que tout se passe très bien, je n’ai pas eu de complication (car malheureusement ça arrive et ce n’est pas anodin), la perte est géniale et je me sens tellement revivre. Mais, parce qu’il y a toujours un mais, il m’arrive d’avoir des aliments qui ne passent pas et des grosses douleurs consécutives. Heureusement ce n’est pas fréquent et j’arrive petit à petit à en comprendre le mécanisme. Je suis encore en phase de rodage^^.

Et voilà pour mon gros pavé perso, merci de m’avoir lue jusqu’ici^^. Prochain bilan, celui des 12 mois après notre voyage à New York.